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CORONAVIRUS ET CONFINEMENT CORONAVIRUS ET CONFINEMENT

CORONAVIRUS ET CONFINEMENT : IMPACT SUR NOTRE SANTÉ PSYCHIQUE ET GESTION DU STRESS


#covid19 #confinement #restezchezsoi …. Ces mantras ressassés à longueur de journées qui nous protègent et nous accompagnent, peuvent aussi nous angoisser et provoquer à terme des effets négatifs sur notre santé psychique.

Ce qui nous sauve (le confinement) est aussi ce qui nous rend plus fragile face à une situation mondiale totalement inédite. L’impact psychologique du confinement et de la peur de l’épidémie peuvent alors avoir des effets psychologiques que l’on maitrise plus ou moins. 

D'après le journal médical The Lancet 1, une durée de confinement supérieure à 10 jours peut en effet entraîner des symptômes post-traumatiques, des comportements d’évitement et de colère. Le stress dû à la peur de l’infection, l’inquiétude, l’ennui, la frustration et l’isolement nécessitent des renforts psychologiques réguliers.

Le sentiment de peur domine et nous pousse à réagir et à nous adapter et c’est un véritable défi pour nous tous. Nous pouvons alors distinguer 3 types de peur :

  • La peur de notre situation économique (baisse d’activité, incertitude de la reprise du travail)
  • La peur de l’avenir (quel monde laisse-t-on à nos enfants ?)
  • La peur de la maladie, notamment pour les femmes enceintes, à la fois d’être infectées et de transmettre le virus à leur futur enfant et pour les mères ayant de jeunes enfants, d’être infectées ou de transmettre le virus

La peur reste un sentiment normal, mais dans cette période de confinement elle peut se transformer en une émotion non maitrisable.

D’un point de vue thérapeutique, le premier conseil pour sortir de l’angoisse n’est pas la lutte frontale mais plutôt son repérage pour apprendre à la maitriser et l’apaiser.

Voici donc une liste de quelques effets gênants dans notre quotidien et ses conséquences sur le soma et la psyché :

  • troubles physiques (fatigue, insomnies, tension, somatisation) ;
  • troubles cognitifs (perte de mémoire, difficulté à se concentrer, pensées obsédantes),
  • troubles comportementaux (agressivité, conduites à risques, addictions) ;
  • troubles émotionnels (perte de confiance en soi, sentiment d’impuissance, désespoir, autocritique, isolement) ;
  • troubles intimes et sexuels (perte de la libido) ;
  • violences contre soi et/ou les autres.

Ces troubles anxieux peuvent s’accentuer et devenir une inquiétude permanente, voire excessive qui amène alors des pathologies telles que la dépression, l’anxiété, les crises de panique et un état de stress post-traumatique. 

Il est important de pouvoir repérer son niveau de peur, l’accumulation de ses symptômes et le handicap que cela représente dans la vie courante.

Tout comme les gestes barrières nous sont recommandés pour nous protéger du virus, certaines pratiques barrières vont également être efficaces pour pouvoir apaiser son stress.

Voici donc quelques bonnes pratiques que vous pouvez mettre en place :

  • Dans un premier temps, il est important d’organiser sa journée en routine avec un planning semaine/week-end. Essayez de vous lever à une heure fixe et de garder un rythme régulier, prévoyez la répartition de votre temps entre télétravail, gestion des enfants, organisation des repas avec des moments de bien-être pour soi, sans vouloir absolument parfaitement maitriser toutes ces taches. Nous sommes humains, à l’impossible nul n’est tenu !
  • Ensuite, n’oubliez pas de vous tourner vers vos proches pour échanger, prendre des nouvelles les uns des autres, organiser des jeux, défis ensemble … en quelque sorte ne pas rester seul ! Nous possédons aujourd’hui beaucoup de moyen de communication modernes (par vidéo) pour avoir l’impression d’être un peu en proximité malgré la distance.
  • Surtout, recentrez-vous sur ce qui va bien, ce que vous arrivez à gérer, ce que cette nouvelle situation vous fait découvrir ou redécouvrir … vous pouvez ainsi repérer la nouveauté dans vos actions, le changement que cela procure en vous de manière positive. Regardez notamment votre capacité d’adaptation : j’ai réussi à mettre en place mon quotidien, mes enfants vont bien, je gère convenablement 3 journées en une !! (l’école à la maison, le télétravail et le quotidien de la vie de famille)
  • Pour finir, une déconnexion avec l’actualité en boucle est nécessaire. Il est reconnu que cela est un facteur hautement anxiogène. Donc déconnectez et prenez simplement une fois par jour le résumé des informations importantes.

Il existe aussi quelques petits trucs et astuces pour générer des pensées positives, selon la personnalité de chacun : s’aérer dans les conditions prévues par le gouvernement (petite marche, footing matinal ou de soirée), lire enfin vos livres qui s’accumulent sur la table de chevet, faire vos abdos-fessiers en vue de l’été qui arrive, enfin terminer l’album photo de son mariage, écouter sa musique préférée et chanter, libérez-vous … toutes ses petites choses peuvent vous apporter une immense satisfaction et vous permettront de relâcher la tension.

Mais parfois, la promiscuité et le huis clos émotionnel dans lequel nous devons évoluer peut devenir embarrassant, intense et épuisant. Des tensions peuvent alors vite voir le jour.

N’attendez pas que le niveau de violence, de souffrance ou d’inquiétude soit sans retour. Prenez soin de vous. Accordez-vous du temps pour échanger, parler de vos trop plein émotionnels, de vos inquiétudes… demandez conseil. 

Durant cette période où les personnes anxieuses, mais aussi les malades et leurs proches ont besoin d’un soutien psychologique, les téléconsultations permettent de reproduire les conditions du lien d’empathie constitutif de la relation psychothérapeutique.

Je suis à votre disposition et je me ferai une joie de vous accueillir et de vous écouter.


1- The psychological impact of quarantine and how to reduce it: rapid review of the evidence - https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30460-8/fulltext

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